Discours de Monsieur Maurice Lévy à l’Assemblée Générale Mixte de Publicis Groupe du 31 mai 2017

« Madame la Présidente,

Mesdames et Messieurs les actionnaires,

Bonjour à tous,

Merci d’être venus si nombreux à cette Assemblée Générale Mixte. Je suis heureux de voir autant de visages que je connais depuis de si nombreuses années et merci de votre fidélité à notre, votre société.

Ainsi nous y voilà. C’est la dernière assemblée au cours de laquelle, en ma qualité de Président du Directoire, je vais vous présenter les résultats de votre groupe pour l’année 2016. Evidemment, je ne peux manquer de me souvenir de la toute première fois. C’était en 1982 et je n’étais pas encore Président. Je dirigeais dans les faits ce qui était à l’époque Publicis S.A.

Madame la Présidente, Chère Elisabeth, je vous remercie chaleureusement des propos élogieux que vous avez tenus à mon égard. Nous sommes connus, tous deux, pour notre réserve et ne sommes pas enclins aux effusions. Permettez-moi de vous dire en toute simplicité que ces plus de vingt ans à travailler ensemble ont été un exemple de transparence, de loyauté et d’une collaboration confiante empreinte des valeurs qui sont à la base de notre Groupe. Vous avez su accompagner tous les mouvements du Groupe, sa mondialisation, son développement vers le numérique, puis la technologie en pensant en priorité à l’intérêt supérieur de l’entreprise alors qu’il eut été bien plus confortable pour vous de viser une gestion patrimoniale du Groupe. Vous avez su tempérer certaines audaces, penser aux collaborateurs de la maison et aux petits actionnaires. Vous avez aussi su être ambitieuse pour nos talents et nos clients comprenant très vite que sans eux rien ne serait possible.

Vingt ans auprès de vous dans cette relation de confiance, plus de 25 ans auprès du Fondateur de Publicis, Marcel Bleustein-Blanchet, avec qui j’ai eu une relation emprunte d’admiration et d’affection. J’ai beaucoup appris auprès de lui, y compris de ses aphorismes.

C’est donc une histoire au long cours, une histoire humaine, une histoire d’aventures et de succès rendus possibles du fait de cette intimité entre le Conseil de Surveillance et le Directoire. Le film que nous venons de voir illustre bien cette histoire de continuité.

Aujourd’hui est une date importante pour moi et je tiens à vous exprimer ma profonde gratitude, à vous, Madame, au Conseil de Surveillance, à nos collaborateurs qui ont su se surpasser en bien des occasions, à nos clients qui nous ont soutenus et fait confiance et à vous, Mesdames et Messieurs les actionnaires, pour votre confiance inébranlable et votre fidélité dans les bons comme dans les mauvais moments, car il y en a eu aussi. En soutenant Publicis et son développement vous avez joué un rôle de premier plan dans cette aventure hors du commun. Merci à vous tous, très chaleureusement.

Le film que vous a présenté Madame Badinter n’est pas un film biographique sur ma personne. Je ne l’aurais pas accepté. C’est davantage une mise en perspective de quelques-unes des facettes de la formidable aventure qu’est Publicis.

Je ne vais pas revenir sur le panorama brossé par le film. Je veux insister sur les joies immenses que m’a procurées le travail en équipe avec des hommes et des femmes d’exception : la passion à trouver des solutions gagnantes pour les clients ; l’esprit de conquête pour gagner clients, frontières, et la fierté d’avoir fait de ce groupe familial aux fondations solides léguées par Marcel Bleustein-Blanchet le troisième groupe mondial, premier dans le numérique, attaché à son indépendance et sa francité.

Aujourd’hui, Publicis compte parmi les très grands du secteur. Comme la presse anglo-saxonne le souligne, nous sommes un « French giant » au portefeuille de clients majestueux et enviables.

Je ne vais pas rappeler tous les défis que nous avons eus à relever, mais souligner qu’il nous a fallu nous imposer, nous les frenchies, dans un monde anglo-saxon, devenir mondial, innover, innover, innover toujours, et pour assurer notre indépendance être plus performants que nos concurrents sur la croissance, la gestion financière.

Nous avons connu beaucoup de succès, quelques échecs dont on est ressorti encore plus forts.

Nous sommes parvenus à nous imposer et notre capitalisation a été multipliée par 100 en trente ans, notre bilan est l’un des plus robustes de la profession et nos capacités sont intactes.

Des chiffres de start-up, sans doute parce que nous avons su garder depuis 1926 cet esprit entrepreneurial.

C’est donc serein que j’aborde l’avenir et la transition managériale. J’ai travaillé avec Arthur Sadoun pendant 10 ans de façon journalière. Je connais l’homme, ses qualités humaines, ses qualités professionnelles. Son exigence qui confine au perfectionnisme, sa volonté de conquête, son goût pour les relations humaines.

C’est en toute confiance que je lui passe le relais. Je sais qu’il conduira Publicis au succès. Encore plus haut ! N’a-t-il pas 8cm de plus que moi ?

Pour ma part, je souhaitais me retirer sur la pointe des pieds. Elisabeth Badinter m’a proposé de la remplacer à la Présidence du Conseil de Surveillance. Je n’y étais pas favorable et ai fini à me rendre à l’évidence : dans une entreprise comme la nôtre, qui repose beaucoup sur les relations, il y a beaucoup à transmettre. Et je le ferai avec cœur y consacrant l’essentiel de mon temps si vos votes vont dans ce sens même si j’avais d’autres projets, d’autres rêves personnels que je remise à plus tard.

Et maintenant, si vous le voulez bien, passons à l’examen des comptes 2016. »